La Métropole du Grand Paris souhaite exclure, dès juillet 2019, les véhicules les plus anciens (diesels d’avant 2001) à l’intérieur de l’autoroute 86. Je considère que l’amélioration de la qualité de l’air est une priorité, mais pour que la transition énergétique soit réussie, il faut que les mesures écologiques s’accompagnent de justice sociale.
La Métropole du Grand Paris souhaite exclure, dès juillet 2019, les véhicules les plus anciens (diesels d’avant 2001) à l’intérieur de l’autoroute 86. Je considère que l’amélioration de la qualité de l’air est une priorité, mais pour que la transition énergétique soit réussie, il faut que les mesures écologiques s’accompagnent de justice sociale.
Il y a quelques semaines, les élus du conseil métropolitain se sont prononcés en faveur de la création d’une Zone à Faible Emission (ZFE) sur un territoire comprenant 79 communes, dont Saint-Denis.
J’ai décidé de m’abstenir. En effet, je suis favorable au principe de la mise en place d’une ZFE. Il y a urgence à agir contre les dérèglements climatiques et la pollution atmosphérique qui conduisent à une catastrophe sanitaire. Je souhaite même que le périmètre soit élargi à l’ensemble de la Métropole du Grand Paris. La pollution touche en effet autant les habitants de Stains que ceux d’Aubervilliers.
Pour que la mise en place d’une ZFE réussisse, il est cependant nécessaire que les mesures écologiques, indispensables, s’inscrivent dans un projet global de justice sociale afin de ne pas pénaliser les plus précaires. Le mouvement des gilets jaunes l’illustre : il est important que la mise en place de telles mesures soit comprise pour être acceptée. Car ce sont les plus fragiles qui ne pourront plus utiliser leurs voitures dans 79 communes franciliennes. Dans notre ville, sur 67 000 véhicules, 8% sont classées Crit’R 5. Posséder un véhicule polluant n’est pas un choix pour les habitants des communes populaires mais une contrainte face à l’absence d'alternatives efficaces en transports en commun ou à l’éloignement de leur travail du fait des prix exorbitants de l'immobilier parisien. Une prime de 5000€ ne leur permettra pas d’acquérir de véhicules électriques ou hybrides qui coûtent a minima, 25 000€.
Pour réussir la ZFE, il faut que tous les acteurs soient mobilisés sur le sujet, Métropole du Grand Paris, Région Ile-de-France, les départements, les territoires et les communes concernées, la Société du Grand Paris mais aussi tous les corps intermédiaires, syndicats, associations, entreprises. Il faut que nous travaillions tous ensemble pour lier justice sociale et transition écologique, pour construire un plan d’actions global et efficace de lutte contre les pollutions atmosphériques et construire de véritables alternatives à la voiture.
Je demande que des aides plus conséquentes, adapté aux différents revenus, soient proposés pour permettre de changer de véhicule. Je souhaite également une réduction de la vitesse sur les autoroutes lorsqu’elles traversent les villes. La question des transports en commun doit être repensée pour davantage de déplacements doux et des transports collectifs de qualité (rames moins saturées, matériel neuf) à bas coût pour les plus fragiles. L’arrivée du Grand Paris Express ne pourra pas tout régler, déjà parce que le calendrier d’arrivée des premières lignes est trop lointain par rapport à l’urgence qui nous incombe d’agir pour la qualité de l’air mais également parce que, même avec ce nouveau réseau de transports, les surplus de flux engendrés ne pourraient être totalement absorbés.
La question du contrôle de cette zone doit également être pensée collectivement et ne doit pas reposer uniquement sur les Maires. Enfin, il faut aussi réfléchir à un calendrier cohérent et acceptable qui permettra à tous les acteurs d’anticiper les conséquences sur l’espace public, avec par exemple le besoin de parkings-relais.
Pour toutes ces raisons, je suis favorable à la mise en place d’une ZFE, mais à partir de 2021, avec interdiction des Crit’R 4 et 5. Une date plus lointaine que celle prévue par la Métropole du Grand Paris mais aussi une date nous permettant de lancer collectivement des « Assises de la transition écologique », seules à même de réussir la mise en place de la ZFE et de répondre aux enjeux de nos territoires.