Portrait et oeuvre de Jérôme Mesnager
« Mettre de la vie dans la ville »
Par ce témoignage vidéo, l’artiste revient sur le contexte dans lequel il a réalisé l’œuvre la plus longue (161 mètres) de sa carrière. Il explique ici le sens poétique de son geste artistique : « mettre de la vie dans la ville ». Jérôme Mesnager peint en blanc des personnages qui font revivre les murs autrement, en racontant des histoires. Imprégné par les lieux dans lesquels il crée, l’artiste revient plus particulièrement sur sa vision du patrimoine architectural et urbain de La Plaine-Saint-Denis.
Témoignage de Jérôme Mesnager
« Entraîner le spectateur vers le rêve »
Les Corps Blancs : origine et significations de l’œuvre de Jérôme Mesnager
Pour comprendre la démarche artistique de Jérôme Mesnager, nous avons demandé à l’artiste de revenir sur l’origine des premiers Corps Blancs, 37 ans après leur invention. L’artiste définit ce qu’est pour lui l’acte de peindre et l’effet souhaité sur les passants : « entraîner le spectateur vers le rêve ».
Les Corps Blancs
Pour aller plus loin ...
Jérôme Mesnager est l'un des peintres français de rue les plus reconnus de sa génération. Ses Corps Blancs apparaissent dans les rues de France et du Monde depuis près de 40 ans. De la Grande Muraille de Chine à la rue du Bailly, les Corps Blancs, reproduits des milliers de fois, se développent sur tous les supports possibles et imaginables : façades, murs, palissades, rideaux métalliques, toiles, métal rouillé, céramique, pierre.
Sur toutes ces matières et tous ces lieux, c’est une vision humaniste et universaliste de l’art qui se déploie au travers de ses personnages. Le Corps Blanc n’est pas spécifiquement masculin, il est d’ordre symbolique, une référence reconnaissable et compréhensible par tous et un hommage à l’art classique. Le blanc ne représente pas une couleur de peau, elle est la couleur de la lumière. Les aplats de blancs dessinent le relief des formes qui, par contraste avec le fond, donne sa vie propre aux corps dessinés.
La représentation des Corps blancs est axée sur le mouvement. Jamais statique, le Corps Blanc est vivace : il court, saute, danse, s’amuse, travaille et comme dans la rue du Bailly, il aime. « Mon thème principal, s’il fallait résumer, ce serait l’énergie. L’esprit de mon travail = transmettre l’énergie » (Jérôme Mesnager, 20 ans qu’il court…, Critères Editions) nous dit l’artiste. Comme la fin du témoignage de Guillaume Piéchaud (à découvrir ici) nous permet de le comprendre, l’énergie du Corps Blanc est en réalité le reflet de celle de l’artiste.
Peindre dans la rue c’est placer la création artistique au milieu de la ville. La rue, l’espace public devient par là le lieu, la scène, qui unit l’artiste aux autres (passants, artistes, curieux, etc.) Par le simple fait d’être dans la rue, l’art devient accessible à tous et transforme la rue en un espace artistique. A ce propos, Jérôme Mesnager porte un point de vue éloquent : « aller peindre sur un mur, c’est échapper au format limité, au cadre, au rectangle. C’est étendre l’idée de tableau à tout ce qui entoure le personnage, étendre l’image à ce que tout l’œil peut voir, c’est donc intégrer la vie dans mon œuvre et inversement. Le mur par ses matières, ses couleurs, devient le tableau, la rue en est le sujet. » (Jérôme Mesnager, 20 ans qu’il court…, Critères Editions)
Pour résumer
Mouvement = Energie = Vie = Amour
Poursuivre l'exploration :
> écouter le témoignage d'habitants et artistes de la rue du Bailly
> parcourir l'hitoire et les archives de la rue du Bailly
> s'impregner de l'oeuvre de l'artiste : jeromemesnager.com/ / facebook.com/mesnager/ / 20 ans qu’il court…, Jérôme Mesnager, Critères Editions, pp.12-18, juin 2004.