Mise à jour le 01.10.2024
Anaïs Saint-Albin
7 minutes

L'AMAPlaine s'engage pour le bio

AMAPlaine
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© Anaïs Saint-Albin
AMAPlaine, l’Amap du quartier de La Plaine, organise les mercredis 11, 18 et 25 septembre ses sessions d’inscription pour sa saison 2024-2025. Rencontre avec l’association de quartier engagée pour des produits bio au juste prix lors d’une de ses distributions estivales.

Un chou pointu, deux concombres, quatre courgettes, des oignons blancs, une botte de radis, une salade, et même de la verveine. Listé sur un tableau noir, le contenu du panier de la semaine est détaillé pour les adhérents d’AMAPlaine qui ont rendez-vous ce mercredi soir de juillet pour récupérer leurs victuailles à l’ancienne gare Plaine Voyageurs. « En janvier 2025, cela fera 10 ans qu’on sera dans ce local », précise Laetitia, membre du conseil collégial de cette Association pour le maintien de l’agriculture paysanne, qui fera sa rentrée les mercredis 11, 18 et 25 septembre avec trois sessions d’inscription pour l’année 2024-2024. 

AMAPlaine
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La distribution se déroule dans la salle de l’ancienne gare Plaine Voyageurs.

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© Anaïs Saint-Albin

Des produits bio pas trop chers

Lorsqu’elle est créée il y a 13 ans, AMAPlaine permet aux habitants et habitantes du quartier de la Plaine, peu doté en commerces, d’accéder à des produits bio, directement sourcés auprès des agriculteurs et des producteurs qui n’utilisent ni engrais ni pesticides. « Notre idée était aussi de créer un lieu de sociabilité, dans un quartier où il y en avait à l’époque peu, ainsi qu’un lieu de rencontres pour les personnes ayant les mêmes préoccupations sur l’environnement, la qualité des produits, etc. Enfin, nous cherchions aussi à donner accès à des produits bio de qualité, mais pas trop cher », explique Laetitia qui faisait alors partie de la vingtaine de volontaires qui se lancent dans le projet.


Aujourd’hui, l’Amap du quartier compte une cinquantaine d’adhérents. La plupart sont des habitants et habitantes du quartier de la Plaine, d’autres viennent du centre-ville voire de communes limitrophes comme Aubervilliers et Épinay-sur-Seine. « Il y a un choix de produits plus important que dans d’autres Amap, plus de possibilités de contrats, donc ça me convient bien », affirme Sophie, adhérente albertivillarienne depuis 3 ans qui traverse le canal pour s’approvisionner au 232, avenue du Président-Wilson.

 

L’embarras du choix

Au fil des saisons, AMAPlaine distribue une variété de produits bio :

  • des légumes et des œufs, venant de la ferme de Nathalie et Nicolas Beaufils dans l’Aisne

  • du pain de La Belle Façon, la boulangerie installée dans le tiers-lieu dionysien 6b

  • des bouquets de fleurs cultivées à l’Île-Saint-Denis par Fleurs d’Halage, association à vocation d’insertion.

Du côté des produits laitiers, là aussi, il y a l’embarras du choix. « On a un peu de tout : du lait, du fromage, de la crème crue, de la tartinade aux fines herbes, des yaourts nature pasteurisés, de la tomme râpée… », liste Mathieu, qui travaille pour La Fromentellerie, une ferme laitière bio située à Pécy, en Seine-et-Marne, à une soixantaine de kilomètres de Saint-Denis. 

Un panier par semaine

Pour pouvoir se fournir à l’Amap, les membres doivent s’acquitter chaque année de 10 € de frais d’adhésion, et s’engager à minima sur le contrat « légumes » : un panier d’au moins 6 produits différents, au prix de 20 euros, livrés chaque semaine, sauf de janvier à mars. Pendant la période hivernale, les paniers sont livrés toutes les deux semaines, mais avec une quantité plus importante de produits. 

Il est aussi possible de s’inscrire pour récupérer des demi-paniers, correspondant à un panier complet partagé par deux adhérents, qui décident entre eux de la répartition. En complément de ce panier de base, les adhérents peuvent ajouter, en fonction de leurs besoins, des contrats complémentaires pour le pain, les produits laitiers, les fleurs, ou encore les champignons, les pommes et les poires. Des discussions sont aussi en cours entre l’AMAPlaine et un poissonnier pour des livraisons en direct depuis Le Havre. 

 

Un investissement personnel

Les inscriptions se réalisent uniquement lors des sessions de septembre organisées au local, et mieux vaut y venir avec un chéquier bien fourni. « L’adhérent s’engage sur un an et du coup, on encaisse un chèque par mois, tout au long de l’année. Il faut donc prévoir le nombre de chèques nécessaires, en fonction du nombre de contrats que l’on veut signer », indique Amélie, habitante de la Plaine depuis 15 ans et membre de la commission « Inscriptions » de l’Amap. 

« Il faut venir à l’Amap d’autant plus que le but pendant cette période d’inscription est d’expliquer aussi le fonctionnement de l’association qui repose sur les adhérents bénévoles, complète Laetitia. Dans le contrat d’adhésion, on doit s’engager à participer à trois distributions par an, soit pour ouvrir le local, réceptionner les livraisons ou tenir un point d’émargement. Cet engagement est indispensable, sans quoi les distributions n’auraient pas lieu. »

AMAPlaine
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Adeline et Hind, toutes deux adhérentes de l’AMAP, participent à leur deuxième distribution de l’année.

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© Anaïs Saint-Albin

Soutenir une agriculture respectueuse de l’environnement

Au-delà de l’investissement personnel demandé, rejoindre AMAPlaine permet à ses adhérents de soutenir une agriculture respectueuse de l’environnement, de favoriser le circuit court et d’intégrer une démarche zéro déchets, puisqu’il leur est demandé de venir récupérer leurs paniers avec leurs propres contenants.

De plus, le système de l’engagement sur un an permet d’assurer un revenu stable aux agriculteurs et agricultrices partenaires. « C’est ça aussi notre enjeu : que le fruit de leur travail ne soit pas soumis aux variations du prix des carottes ou des pommes de terre sur le marché », conclut Laetitia. Un atout qui parle à Fatiha, habitante de la Plaine depuis 1989, aujourd’hui à la retraite : « Je connais l’Amap depuis un certain temps, mais je n’ai pas encore passé le cap. Mais, quand on voit aujourd’hui le prix du panier bio, et le prix chez Carrefour ou chez Leclerc, je me dis qu’ici, au moins les produits sont bons, ils viennent du jardin. Et puis j’ai tellement grandi dans les choses naturelles, on cultivait tout, donc là, j’ai envie de m’inscrire. »