Se sentir à sa place et en sécurité dans les rues en tant que femme

Selon le "Baromètre sexisme" publié par le Haut conseil à l'égalité, 9 femmes sur 10 adoptent des "conduites d'évitement" pour éviter des actes sexistes :
•    1 femme sur 2 renonce à sortir et faire des activités seules
•    1 femme sur 2 renonce à s'habiller comme elles le souhaite
•    8 femmes sur 10 ont peur de rentrer seules chez elles le soir

Il est essentiel que les Dionysiennes se sentent à l’aise et légitime dans l’espace public, quelle que soit l’heure ou le lieu. Pour lutter contre les violences de genre dans l’espace public et impulser la pleine participation des femmes et des minorités de genre dans l’aménagement urbain, divers dispositifs sont mis en place.

Se réapproprier l’espace public

• Marches exploratoires

Basées sur la participation des habitants et habitantes, les marches exploratoires contribuent à mettre en place des aménagements plus sécurisants, à améliorer le vivre ensemble ainsi qu’à améliorer l’empuissancement (ou « empowerment ») des habitants et habitantes. À Saint-Denis, ces marches exploratoires ont permis à des femmes de générations et d’horizons différents d’arpenter les rues de leur ville, de jour et de nuit, à des endroits où leur présence n’est pas toujours évidente, et d’émettre des recommandations, qui seront ensuite travaillées avec les élu.es en vue de leur concrétisation.

• Running SineQuaNone

En 2015, une étude menée par le magazine Runner’s World révélait que 4 femmes sur 10 se disent victimes de harcèlement durant leur séance de footing et 3 femmes sur 10 avaient arrêté la course à pied pour cette raison. Afin de lutter contre ces problématiques à Saint-Denis l’association SineQuaNon a été créée en 2023.
L’association organise des training-running de l’égalité, sur la thématique « Je cours où je veux, quand je veux et dans la tenue que je veux ». Ces courses ouvertes à tous.tes permettent aux femmes, entre autres, de pratiquer le running et des exercices de renforcement musculaire encadrés, dans des lieux perçus comme « peu fréquentables » par les femmes et en fin de journée. Elles sont invitées à courir habillées comme elles le souhaitaient !
> assosinequanon.org

• Lors des grands événements

La Ville de Saint-Denis organise et reçoit de nombreux événements sur son territoire. Si la sécurité des femmes est un enjeu du quotidien, elle est également un enjeu crucial lors de ces temps de forte affluence. Afin de faire de ces événements des temps festifs et sains pour toutes et tous, la Ville porte des initiatives de sensibilisation et met également en place des mesures de sécurité et de surveillance pendant les temps forts.

Améliorer la visibilité des femmes dans l’espace public

• Féminisation des noms de rue

Aujourd'hui, dans la plupart des villes, seulement 3 à 5% des rues portent des noms de femmes.
La féminisation des noms de rues et d’équipements permet de donner aux rues des noms de femmes importantes de l'Histoire nationale, internationale ou locale, en plus des noms d'hommes. Baptiser des espaces publics aux noms de femmes permet à la fois de reconnaitre leurs réalisations, de promouvoir l'égalité des sexes, d’inspirer les filles et les femmes dans leur parcours et d’habituer les usagers de l’espace public à la présence des femmes.
La Ville réalise ce travail de féminisation des rues de manière pérenne à travers la Commission municipale. Le choix des noms de femmes à mettre en avant est réalisé de manière collective par le biais d’une consultation.

• Les journées du matrimoine

Depuis 2018, la Ville de Saint-Denis célèbre les journées du matrimoine en septembre en même temps que les journées du patrimoine. L’héritage culturel d’une personne est constitué de son patrimoine (ce qui vient des pères) et du matrimoine (ce qui vient des mères). En réhabilitant la notion de matrimoine, l’héritage culturel des femmes est mis en avant et réapproprié. 

Exemples d’actions :

Exposition Debout les reines en 2023. Ce travail photographique a été mené dans le cadre de « Réparer l’intime », un des ateliers d’amélioration de l’estime de soi de la Maison des femmes, animé par Clémentine du Pontavice et Louise Oligny. Cet atelier fait partie intégrante du parcours de soin proposé aux femmes victimes de violence, prises en charge au sein de la Maison des femmes de Saint-Denis. Le projet « Debout les reines ! » a convié les femmes à se redéfinir comme des « reines » décisionnaires de leur vie. Elles étaient invitées à réfléchir aux contours de leur propre royaume et à se réapproprier leur image en photos. L’exposition de ces photographies sur les grilles du jardin de la Basilique Cathédrale Saint-Denis, nécropole royale où reposent les plus grandes reines de l’histoire de France, marque l’aboutissement du processus de cet atelier.