Gare Pleyel Saint-Denis : « 60 000 voyages par jour, une belle réussite »
3 QUESTIONS À ANDRÉ VILLANOVA, DIRECTEUR DE LA COMPAGNIE DU MÉTRO DU GRAND PARIS
Des milliers d’usagers empruntent les escalators de la gare. © Anaïs Saint-Albin
L’estimation de 40 000 voyages par jour pour les Jeux Olympiques s’est-elle vérifiée ?
On est à 60 000 voyages par jour, soit 20 000 de plus que les estimations faites avant les Jeux. C’est plutôt une belle réussite. La gare Saint-Denis Pleyel absorbe entre 20 et 30% des voyageurs en sortie du Stade de France et du Centre Aquatique Olympique, vers 13h et 22h, ce qui est plutôt une bonne nouvelle puisque cela décharge pas mal le RER B (à la gare La Plaine-Stade de France, ndlr). Ce flux est assimilé en une heure environ.
Les voyageurs se pressent à l’intérieur de la gare. © Anaïs Saint-Albin
Comment arrivez-vous à gérer ce flux important de voyageurs ?
Il y a deux choses : d’abord, la gare Saint-Denis Pleyel entière est dimensionnée pour 250 000 voyages par jour, même si, aujourd’hui, les niveaux 2 et 3 ne sont pas totalement ouverts. Aussi, il y a un côté de la gare pour rentrer et un autre pour sortir, afin d’éviter que les flux se croisent. Pour gérer le goulot d’étranglement au niveau des portillons, nous divisons en deux le flux avec une partie des visiteurs qui empruntent la rampe extérieure, et l’autre le niveau +2.
Du côté des équipes, nous avons renforcé les effectifs de vente. Une vingtaine de personnes sont mobilisées dans la gare pour accueillir et orienter les visiteurs. Nous travaillons aussi avec la RATP : huit de ses agents gèrent la gestion des quais et répartissent les voyageurs dans les rames. Notre équipe échange avec eux par talkie-walkie, nous avons des briefs communs pour nous coordonner et créer une bonne expérience pour les clients.
Les usagers sont orientés vers la rampe extérieure de la gare, côté Pleyel, pour fluidifier les accès. © Anaïs Saint-Albin
La gare Saint-Denis Pleyel a été inaugurée en juin. Les Jeux représentent pour elle un premier grand test. Quels enseignements tirez-vous de l’événement ?
Il y a encore quelques points techniques à revoir, au niveau des barrières ou de la billettique. Sur la gestion humaine, ça nous a permis de nous calibrer sur les prochains gros événements qui arriveront au Stade de France. Les forces de l’ordre sont aussi satisfaites de la gestion du flux. Ce que nous n’avons pas encore eu à gérer, c’est une panne de la ligne 14 ou du RER B. Un plan alternatif est néanmoins prévu, car il n’est pas possible d’envoyer tous les voyageurs sur la ligne 13. Nous croisons les doigts pour que cela ne se produise pas.
