Une soixantaine de jeunes basketteurs dionysiens invités pour les Jeux à Lille

Le rendez-vous était bien matinal, ce week-end des 27 et 28 juillet : 7h devant La Baleine. Mais la motivation était grande. Le car, prêté par la Ville de Saint-Denis, allait emmener des membres du Sdus basket à Lille, au stade Pierre-Mauroy, pour assister à des matchs inscrits au tableau des Jeux Olympiques. En deux jours, quelque 60 jeunes du club local accompagnés par leurs coachs, des parents et des bénévoles ont bénéficié de ces places offertes par la municipalité. 

Whitney a 18 ans, habite le quartier Gabriel-Péri, étudie au lycée Paul-Eluard, et est la capitaine des U18 du Club de basket de Saint-Denis. Elle était du voyage du samedi 27 juillet. « On s’est retrouvé de bonne heure pour le départ, mais on a fait un bon voyage. On a beaucoup discuté, on a rigolé. Un des coachs chantait. La dernière fois que j’ai fait une sortie en car avec mon club, j’étais en CM1 ! Pour les compétitions, on se déplace en transports en commun et on marche », regrette cette lycéenne de Paul-Eluard. Pour l’heure, elle apprécie sa chance d’avoir pu assister à une compétition de haut niveau : elle a vu les équipes masculines d’Australie, d’Espagne, d’Allemagne et du Japon. Les Européens n’ont pas obtenu ses faveurs, contrairement aux basketteurs de l’empire du soleil levant et du pays des kangourous.  De retour dans son quartier Gabriel-Péri, Whitney « continue à suivre la compétition de basket à la télé. En fait, je regarde tous les sports ! ».

« C’était génial, les gamins étaient heureux ! » 

Damien Vago est le coach chantant pointé par Whitney.  Il entraîne le pôle féminin du club de basket dionysien depuis environ sept ans. « C’est simple, j’ai vu toute une génération grandir. » Mais c’est sa dernière saison, car il déménage pour le sud de la France. Il part serein : depuis deux ans il est épaulé par un autre coach qui prendra le relais. Ce week-end, Damien était des deux déplacements. « C’était génial, les gamins étaient heureux ! » Deux cars, deux ambiances : « Samedi, le groupe était homogène, avec autant de filles que de garçons. On est tout le temps resté ensemble. Le dimanche, il y avait davantage de garçons. » Lesquels ont été un peu dissipés et pour certains ont fait bande à part dans le gymnase lillois. Grand bien leur en a pris : « Ils ont quitté leurs places et, en se faufilant, ont réussi à se rapprocher du terrain. Ils ont pu profiter un max ! » Ils étaient ainsi aux premières loges pour voir la rencontre féminine Espagne/Chine. « Un match incroyable ! », foi de Damien, basketteur depuis ses 14 ans à Saint-Denis, et même un temps joueur national. 

« On a assisté à de très belles rencontres »

Une rencontre féminine de grande qualité, confirme l’adjoint au maire Benjamin Meura. « On a eu droit aux prolongations. Il y avait une telle ambiance ! Nos jeunes étaient vraiment dedans, portés par l’engouement des 20 000 spectateurs du stade Pierre-Mauroy. Et c’est bien d’avoir pu voir un match féminin, ça permet aux gamines de se projeter », souligne l’élu, qui a lui-même pratiqué le basket pendant vingt-cinq ans.   

Un enthousiasme partagé par Aminata Barry, coach bénévole des petits de 5 à 7 ans. Son fils, Elahdj, joue lui-même au club en U13. « Il va avoir 13 ans ce mois-ci », précise la maman. Elle avait bien regardé le prix des places pour assister aux JOP avec son ado, mais c’était vraiment hors budget. Alors elle apprécie d’autant plus les invitations offertes par la Ville de Saint-Denis. Elle et lui ont fait partie du voyage du samedi. « C’était magique, s’exclame-t-elle. Et dans le cadre des Jeux, c’était juste magnifique ! En plus, on a assisté à de très belles rencontres », estime-t-elle également.  Quant au fiston, il était « heureux ! ». Le seul regret d’Aminata : « Ne pas avoir pu emmener mes petits basketteurs. La plupart étaient déjà partis en vacances. Ce sont des sorties qui font tellement de bien à nos jeunes des quartiers populaires. »