Rencontre d’exception entre petits Dionysiens et grands nageurs paralympiques
« Exceptionnel ! » Mohammed, Iliane et Iris n’ont que ce mot à la bouche pour décrire l’expérience qu’ils viennent de vivre au Centre aquatique olympique (CAO). Inscrits à l’accueil de loisirs Estrée / Jules-Guesde / Confluence, ils ont eu l’opportunité de suivre une session d’entraînement de nageurs paralympiques le vendredi 23 août, et même d’échanger avec la délégation de la Colombie.
« C’est une première dans l’histoire des Jeux olympiques et paralympiques que d’ouvrir un site d’entraînement au public » souligne Olivier Meneux, responsable des programmes jeunesse, éducation et engagement social au sein du comité d’organisation de Paris 2024. À l’instar du Village des athlètes, les lieux d’entraînement sont considérés comme des havres de paix pour les sportifs qui se préparent pour les compétitions. Portée par Paris 2024 et la World Para-Swimming, avec la collaboration des collectivités telles que Plaine Commune et la Ville de Saint-Denis, cette ouverture inédite à un jeune public a une visée éducative : faire connaître les Jeux paralympiques aux enfants et les sensibiliser au handicap ainsi qu’aux différences. « Entre 3 000 et 3 200 jeunes participent à l’activation, dont environ 500 de Saint-Denis, l’idée étant aussi pour nous de toucher les publics qui vont vivre avec ce centre aquatique », poursuit le responsable.
Les enfants de l’accueil de loisirs Estrée / Jules-Guesde / Confluence, devant le Centre Aquatique Olympique le vendredi 23 août.
« Regarde comme ils vont vite »
La douzaine d’enfants de l’accueil de loisirs Estrée sont les premiers à passer à s’asseoir dans les tribunes du CAO pour voir les athlètes paralympiques à l’œuvre. Brasse, crawl, dos, papillon… Sous leurs yeux, les nageurs mexicains, chinois, ukrainiens, colombiens et thaïlandais enchaînent les longueurs dans les bassins. « Regarde comme ils vont vite ! », fait remarquer Gina, 6 ans, à ses voisines qui partagent son constat. « Il y a aussi l’Indonésie », reconnaît Mélissa, 10 ans, grâce au bonnet d’une nageuse. Sagement assis sur un rang, les enfants observent, notent les différences physiques des nageurs devant eux et se demandent comment certains arrivent à nager aussi bien. Pour répondre à leurs questions, ils se tournent vers William, leur animateur. « Vous voyez, les trois premières lignes devant nous, ce sont des athlètes en para-natation. Les autres, ils s’entraînent pour le para-triathlon », leur explique-t-il, avant de préciser que « les athlètes concourent par catégories, en fonction de leur handicap. »
Des plaquettes pédagogiques sur la para-natation étaient mises à disposition du public.
Des supports écrits, conçus par Paris 2024, leur sont aussi distribués. En lisant la plaquette dédiée aux nageurs paralympiques à suivre, Leïssa, 10 ans, découvre l’histoire impressionnante du Français Laurent Chardard, qui a perdu en 2017 une partie de sa jambe droite et son bras droit lors d’une attaque de requins à La Réunion, et est devenu en 2023 champion du monde en 50 m nage libre. Sur d’autres, les jeunes apprennent que les para-nageurs ne doivent pas utiliser de prothèses, ou que celles et ceux qui sont non-voyants peuvent être aidés par un assistant qui les touche avec une perche juste avant d’arriver au mur de la piscine pour qu’ils se retournent et réalisent leur culbute.
Rencontre avec les nageuses et nageurs colombiens
Après plus d’une demi-heure d’observation, le petit groupe, qui s’est bien agrandi avec l’arrivée d’une soixantaine d’enfants des accueils de loisirs Pleyel et Le Lendit, est invité à descendre au plus près des champions, dans une zone d’ordinaire réservée aux rencontres des sportifs avec la presse. Après le visionnage d’une vidéo sur le para-triathlon, les jeunes ont la surprise de recevoir la visite de la délégation colombienne de para-natation. Leur entraîneur Stevens Ruiz Perez lance un « bonjour » chaleureux à la jeune assistance, avant que tour à tour, les athlètes présentent leur palmarès.
Les nageuses et nageurs colombiens ont présenté leurs parcours et leur palmarès aux jeunes Dionysiens et Dionysiennes.
Parmi eux, Nelson Crispin Corzo, médaillé d’or sur le 200 m quatre nages lors des Jeux de Tokyo et tenant en titre du record mondial ; Carlos Daniel Serrano Zarate, champion du monde 2023 sur le 100 m papillon et le 100 m brasse ; ou encore Laura Carolina Gonzalez, première femme colombienne médaillée aux Jeux Paralympiques de Tokyo. Les Colombiens profitent de ce temps de rencontre avec les enfants pour faire des messages de persévérance et d’espoir, à l’image de Brayan Mauricio Triana Herrera, multimédaillé des Jeux parapanaméricains : « Les limites, elles ne sont que dans la tête. Surtout, suivez vos rêves ! » Une rencontre qui a touché les enfants dionysiens comme le résume Elina, 8 ans : « ça va rester dans mon cœur. »
Tous les enfants invités posent avec la délégation colombienne de para-natation (au premier plan) pour une photo-souvenir.