Stéphane Houdet : des rêves plus forts que le handicap
1970 : Naissance à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) | |
2012 : Remporte le tournoi tennis-fauteuil de Roland-Garros et devient n° 1 mondial | |
2017 : Remporte pour la 2e fois l’US Open en tennis-fauteuil, après 2013 | |
2024 : En lice pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024 |
« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. » Cette citation de Nietzsche correspond à merveille au parcours de vie de Stéphane Houdet qui disputera dans quelques jours ses cinquièmes Jeux Paralympiques. Âgé de 53 ans, ce joueur professionnel français de tennis-fauteuil a perdu l’usage de son genou gauche à 25 ans, suite à un accident de moto. À cette période de sa vie, cet ancien champion de tennis (départemental et régional) avait fini par embrasser une carrière de vétérinaire. Huit ans après son accident, suivi d’une longue bataille médicale « pour essayer de récupérer ce qu’on pouvait garder », il décide de se faire amputer la jambe.
Les accidents de vie sont des catalyseurs. Ils accélèrent la façon dont nous nous sommes construits
Trois décennies plus tard, Stéphane estime que cette amputation était un « cadeau » qui lui a permis de retrouver « nettement plus de mobilité ». Tout à coup, « je n’avais plus de douleurs, le passage au pas redevenait possible », se souvient le sportif, persuadé que les accidents de vie sont des catalyseurs. « Ils accélèrent la façon dont nous nous sommes construits », estime Stéphane qui a brusquement « pris conscience que la vie ne tenait qu’à un fil », qu’il était nécessaire d’en « profiter » pendant qu’il était encore temps.
Créer le fauteuil roulant le plus léger au monde
Doté d’une prothèse « beaucoup plus efficiente qu’un membre très abîmé », il se lance à corps perdu dans le golf (catégorie handisport), devient numéro 1 français (2001-2006) puis européen (2003-2004). C’est lors d’une partie de golf – précisément – qu’il rencontre Johan Cruyff, l’ancien joueur de football international, qui lui conseille de se mettre au tennis-fauteuil en 2004, un sport qui lui permet de faire « plus d’efforts physiques » tout en visant des médailles paralympiques.
Désormais en quête d’un « nouveau rêve » - devenir n° 1 mondial de tennis-fauteuil -, il remporte en simple deux fois Roland-Garros (2012 et 2013), puis deux fois l’US Open. En double, il est sacré champion paralympique aux JOP de Pékin (2008), Rio (2016) et Tokyo (2020). À l’approche de Paris 2024, celui qui est aujourd’hui huitième mondial en simple et cinquième en double vise la médaille d’or dans ces deux catégories.
J'aimerais participer aux Jeux Paralympiques de Los Angeles, et pourquoi pas de Brisbane
Hyperactif, il est aussi l’ambassadeur du Handilab, un laboratoire de 13 000 m² qui devrait ouvrir ses portes à Saint-Denis durant les Jeux Paralympiques. Dédié à l’innovation au service du handicap et à la perte d’autonomie, cet espace créé par Fiminco lui permettra de mener à bien son projet : « un fauteuil roulant tout en carbone, le plus léger du monde ». Un bijou de technologie qui nourrit aujourd’hui ses rêves lointains : « Participer aux Jeux Paralympiques de Los Angeles, et pourquoi pas de Brisbane (Australie) », confie Stéphane qui jure « ne pas être au bout de l’aventure ».
Portrait de Stéphane Houdet © Ville de Saint-Denis