Blanchisseur au Village Olympique : un job d’été pas comme les autres
L’association dionysienne Services Perso, structure d’insertion qui s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire, contribue depuis l’ouverture des Jeux au nettoyage des tenues des athlètes. Durant les deux quinzaines des Jeux Olympiques et Paralympiques, elle emploie 61 personnes en insertion supplémentaires (par rapport aux 120 à 130 salariés par mois habituels) qui œuvrent ainsi dans les blanchisseries du Village Olympique. « On aide des personnes du territoire qui subissent des freins à l’emploi, comme des problèmes de santé, des ennuis familiaux, ou qui ont une volonté de reconversion professionnelle... », explique Oumkaltoum Boufadina, directrice de Services Perso.
C’est la première fois dans l’histoire des JOP que ce travail de blanchisserie est confié à des entreprises d’insertion ou associations intermédiaires. C’est dans le cadre d’un groupement solidaire que neuf d’entre elles ont remporté un appel d’offres lancé par le Comité organisateur des JO Paris 2024. La tâche est loin d’être anodine : il s’agit de laver pas moins de huit tonnes de linge chaque jour…
Au Village Olympique, les salariés de Service Perso occupent quatre fonctions : l’agent d’accueil réceptionne les tenues et s’assure de bien les étiqueter. C’est auprès de lui que les athlètes récupèrent leurs tenues lavées ; le runner fait des allers-retours pour apporter le linge sale à la blanchisserie et le linge propre à l’accueil de la laverie ; le blanchisseur s’occupe de faire tourner les machines pour laver les tenues et les faire sécher ; le chef d’équipe supervise le tout, s’occupe des tâches administratives et donne un coup de main à ses équipes lors des moments intenses, comme lorsqu’en fin de journée les athlètes reviennent de leur compétition.
Nacim Sadaoui est lui agent d’accueil dans la laverie qui s’occupe des affaires « de tous les jours » des sportifs. « D’abord, je récupère le linge que l’athlète doit au préalable avoir mis dans un sac-filet. Parfois il est trop rempli ou mal fermé. Comme nous n’avons pas le droit de toucher les vêtements, je dois faire preuve de diplomatie pour expliquer cela et demander aux sportifs de me donner des affaires conformes aux critères de la laverie. » Né à Saint-Denis et ayant fait ses études à l’université Paris 8, Nacim vient d’obtenir un diplôme d’agent administratif et compte sur ce job d’été pour s’offrir le permis de conduire dès la rentrée.
Claudia Vita est quant à elle cheffe d’équipe dans la blanchisserie des tenues spéciales. « Il y a par exemple les judogis (kimonos) qui font l’objet d’un traitement très attentif. » En effet, le judo repose en partie sur la capacité à saisir son adversaire. Le judoka doit donc avoir une tenue parfaitement réglementaire. « Cela comprend notamment la longueur des manches au centimètre près et si un kimono rétréci au lavage, le sportif peut être disqualifié. On porte donc une grosse responsabilité. »
LA CHASSE AUX PIN’S
C’est une tradition à chaque Olympiade. Les délégations distribuent des pin’s à leurs athlètes et les différentes nationalités qui se croisent dans le Village Olympique se les échangent. Dès le début des Jeux, des sportifs en ont donné aux salariés de Services Perso en remerciement de leur bonne humeur et d’un travail bien fait. Rapidement, l’équipe s’est prise au jeu et désormais c’est à celui qui en aura le plus. La championne est sans conteste Claudia qui, au bout de seulement une semaine, en possédait déjà une cinquantaine.