Parc de la Légion-d’Honneur transformé en Playground : un terrain de jeux et de détente

« C’était super, on a fait presque tout : la piscine, les jets d’eau, les jeux là-bas… » L’après-midi a été bien rempli pour Sarra. Cette habitante du quartier Pleyel est venue avec sa fille de 5 ans et son fils de 18 mois jusqu’au parc de la Légion-d’Honneur, rebaptisé cet été le Playground. Jusqu’au 11 août, puis les 4, 5, 7 et 8 septembre, le grand parc dionysien se transforme pour devenir un lieu de célébration des Jeux Olympiques et Paralympiques. Plusieurs espaces ont été créés pour le loisir des visiteuses et visiteurs avec de nombreux terrains de sport (beach-volley, basket 3x3, football, etc), des stands de restauration, un écran géant pour regarder les compétitions depuis un transat ou allongé sur l’herbe. 

Juste à côté de la plage artificielle, où les tout petits construisent leurs châteaux de sable, l’espace aquatique remporte tous les suffrages chez les plus jeunes. Il se compose d’une piscine, d’une zone aqualudique avec des jets d’eau et d’un simulateur de surf, où la queue ne désemplit pas. Les enfants font les allers-retours entre l’espace aquatique et leurs familles installées sur la petite butte ombragée par quelques arbres.

Depuis sa serviette, Arlinda surveille sa fille et son fils, 11 ans et 8 ans, tout en prenant un peu de soleil. « Je suis arrivée ici à 15h. Avant-hier, on est allés de l’autre côté pour essayer le vélo, les sports de raquette, la course. Aujourd’hui, c’est une journée tranquille, avec les enfants dans la piscine », précise l’habitante de la cité Allende, qui souhaite revenir le lendemain, son dernier jour avant de reprendre son travail dans une maison de retraite.

Un peu plus loin, dans une clairière du parc, le service ludothèque de la Ville a déployé une partie de son stock de jeux pour toutes et tous : échecs, dames, jeux de société, jeux d’autres cultures, et aussi une vingtaine de jeux en bois qui remportent un vif succès. « Et ce n’est qu’un tiers de notre stock de jeux en bois. On va les renouveler la semaine prochaine pour que ce ne soit pas toujours les mêmes » souligne Anthony Munoz, responsable de la politique du jeu pour le service ludothèque. 

Sa collègue et animatrice Habiba Zekri montre à Demba Camara et Bakeris Soumare, tous deux Mauritaniens, comment bien jouer au billard aérobille…

L’esprit de compétition se ressent sur d’autres terrains du Playground. Sur celui de beach-volley, une dizaine d’enfants tentent de faire passer le ballon jaune au-dessus du filet. Le plancher du terrain de basket 3x3 vibre sous les pas et les doubles dribbles de joueurs en chasubles. Sur la grande pelouse, les apprentis athlètes découvrent l’art du saut à la perche sur le stand animé par le club dionysien Saint-Denis Émotion. Son secrétaire Kévin Sylvestre et Maria, licenciée en triple saut, donnent de leur personne pour montrer aux enfants les bons gestes.

Juste à côté, un mini-couloir d’athlétisme a été installé, avec son bout un compteur de vitesse. Les coureurs de tous les âges se pressent sur la piste pour établir leur record, voire le dépasser. « Je voulais voir de quoi j’étais capable, pour voir si j’étais comme avant, mais je vois que j’ai pris du poids », plaisante Karim, venu de Saint-Ouen, pour passer un temps avec ses sœurs et ses neveux. « On ramène les enfants, ils kiffent, même les adultes ! » Une observation partagée par Katy Bontinck, adjointe au maire présente sur le stand. « C’est vraiment super d’avoir des installations comme celles-ci pour que tout le monde puisse découvrir en vrai ces pratiques. J’ai même vu des mamans courir sur la piste » remarque-t-elle, enthousiaste.

Après l’effort, certaines et certains ont besoin de réconfort. Ils peuvent en trouver plus bas sur la pelouse, où s’alignent plusieurs stands proposant glaces, jus de fruits, pintes de bière et snacks. Nabil et Younnes tiennent le food truck Streetfood. Leurs meilleures ventes depuis l’ouverture du Playground : les cheeseburgers et les sandwichs américains. « Il y a une bonne ambiance. C’est assez attractif, c’est-à-dire qu’il y a pas mal de choix pour les enfants et aussi des espaces pour les parents. C’est convivial et familial : les gens de Saint-Denis sont mélangés avec les touristes, et ça se passe très bien », relève Younnes. 

Une atmosphère chaleureuse qui invite certains à rester plusieurs heures dans le parc, à l’image de Thomas, professeur d’anglais à Épinay-sur-Seine, venu avec une amie regarder le quart de finale du pongiste français Félix Lebrun. « C’est ma première fois au parc depuis les JO. On regarde, on discute, on papote et on prend l’air, ça fait du bien ». Confortablement installé devant l’écran, il ne semble pas vouloir quitter de sitôt le Playground. « Le canapé, on l’a trouvé et je le garde depuis 15h. Je suis bien là où je suis. »